Exposition de la situation clinique








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titreExposition de la situation clinique
date de publication14.07.2017
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Séduction médecin patient

Trace proposée par :, 4e semestre, niveau 1, chez le Dr

Tuteur :

Compétences proposées :

Préparation à l’exercice professionnel.

  1. EXPOSITION DE LA SITUATION CLINIQUE :

Je reçois seule en consultation un homme de 35 ans que j’ai déjà vu avec mon maître de stage pour la prévention lors d’un voyage en Inde (randonnée de 2 semaines en moto dans l’Himalaya) qu’il organise depuis au moins 2 ans, et pour lequel il partira dans une semaine.

Cette fois il vient car il présente une folliculite de la partie supéro-externe de la fesse droite, douloureuse et qui l’inquiète pour son voyage où il sera en position assise et où il recevra régulièrement des microtraumatismes.

Je l’examine, puis lui conseille un traitement local.

Alors que nous discutons du traitement et de l’évolution possible, je me rends compte que la relation qui s’installe entre lui et moi n’est plus de l’ordre de la relation « médecin-patient » habituelle. En effet les regards et les attitudes ont changé, je n’arrive plus à réfléchir « normalement » : nous sommes dans une relation de séduction. Ce patient me trouble, je ris bêtement, me trompe dans mes mots, ne suis pas concentrée, et de toutes évidences je ne suis pas la seule dans cette situation puisqu’au lieu de faire un chèque de 23 € comme je le lui avais demandé, le patient en fait un de 33€, ne sait pas comment réagir après l’avoir fait et fini par partir en un sourire inadapté en disant que ce n’est pas grave.

B) PROBLEMES POSES

Les relations intimes entre soignant et soigné sont-elles ou non répréhensibles et condamnées officiellement? Pourquoi ? Y a-t-il des distinctions à faire ?

3) TENTATIVES DE REPONSES

  1. Pourquoi y aurait-il un interdit ?

Du côté du soignant :

Des rapports sexuels ou amoureux, sont causes de troubles et ne sont pas le but d’une consultation médicale.

Maïmonide (médecin, théologien talmudiste et philosophe espagnol du XIIe siècle) disait dans sa prière médicale : « Fais que mon esprit reste clair auprès du lit du malade et qu'il ne soit distrait par aucune chose étrangère afin qu'il ait présent tout ce que l'expérience et la science lui ont enseigné »(1)

On peut parfaitement considérer qu’avoir une attirance physique pour un patient est un élément extérieur à la relation médicale et qu’elle limite les capacités médicales du médecin, et donc les soins apportés au patient.

Du côté du patient :

D’après le rapport du Conseil National de l’Ordre des médecins (2):

« En paraphrasant ce qui est bien connu pour le secret médical on pourrait dire : il n’y a pas de soins de qualité sans examen complet et éventuellement exploration intime - physique et psychologique - d’un patient ; il n’y a pas de tel examen sans que le patient se dénude volontairement ; il n’y a pas de malade qui se dénude sans la certitude que le médecin n’en abusera pas. »

Il y aurait donc en absence de cet interdit une perte de confiance de la part du patient et donc une rupture de la relation thérapeutique.

Dans la relation médecin-malade :

- On ne peut oublier que la relation médecin-malade n’est pas strictement identique à des relations hors soins, dans psychologie médicale, Dr Jammet (3) parle du transfert du patient sur le médecin :

« Dans la majorité des cas ce transfert est positif : Le médecin devient alors celui que le malade imaginait, ce qui explique les sentiments de sympathie, ou de confiance qui seront un bon moteur thérapeutique. (…)

Ayant retrouvé (…) ces images investies le malade adopte alors ses attitudes habituelles en face de celles-ci. (…) Les manifestations extérieures qui apparaissant dans la relation traduisent donc des attitudes pré-réglées qui sont celles que le patient adopte toujours lorsqu’il se trouve en face de cette image chez l’autre (quel que soit cet autre). »

- Selon l’article « Remarque sur l’amour de transfert » de Freud (4) (qui parle de la relation psychanalytique mais qui peut représenter un extrême de la relation médecin-malade), un patient peut avoir des manifestations d’amour envers son médecin afin de résister au traitement. On peut imaginer un patient qui sentant qu’on approche de sujets sensibles (alcoolisme, dépendances, …) pourrait employer une relation de séduction (inconsciemment également) afin de dévier l’attention du médecin qui ne sera alors plus capable d’investiguer efficacement.

> On peut donc se demander si les sentiments que pourrait éprouver (ou penser éprouver) un patient pour son médecin lui seraient-ils alors tout à fait destinés ? Un « quiproquo » ne pourrait-il pas avoir lieu et pousser le médecin dans une relation d’amour qui serait en fait faussée ?

2)Des relations intimes entre un médecin et son patient sont-elles officiellement répréhensibles ?

On retrouve ce sujet sur des forums publics sur internet. Certaines femmes se disent amoureuses de leur médecin, d’autres se plaignent d’avoir des relations sexuelles avec leur médecin tout en continuant à aller le voir (5), d’autres encore se sentent abusées par un examen clinique à première vue sans particularité (6). Tous ces sujets tournent autour de la plainte à l’ordre des médecins, de sanctions etc. Il est donc intéressant dans ce contexte de recours fréquent (ou du moins d’évocation) de plainte si cela est réellement officiellement répréhensible.

D’après le rapport de l’ordre des médecins de décembre 2000 (2) :

« Tout échange sexuel entre un soignant et un patient est une transgression grave, identifiée en tant que telle et réprimée pénalement dans certains Etats. »

Il y est signalé également que : « L’incidence de ces écarts est difficile à évaluer. Elle est en augmentation apparente, entraînant des sanctions aggravées, probablement en raison d’une évolution vers une moindre tolérance à la fois des victimes, du public et du corps médical. En France, la Section Disciplinaire du Conseil national de l’Ordre des médecins a eu à connaître une quarantaine d’affaires de ce type au cours des dix dernières années. Aux Etats-Unis sur 1 % des praticiens sanctionnés chaque année, 10 % des sanctions sont motivées par une conduite sexuelle inappropriée. Psychiatres et gynécologues seraient plus exposés que d’autres. »

Quelles sanctions ? Elles ne sont pas précisées.

3) Mais de quels rapports intimes s’agit-il précisément ?

Toujours dans le rapport de l’ordre des médecins, les actes répréhensibles et punis, de manière simplifiée se passent pendant une consultation. Il s’agit principalement d’examen clinique utilisé à des fins d’attouchements sexuels ou prenant une connotation sexuelle. De même pour les rapports sexuels à visée « thérapeutique ». Il est précisé qu’aucun examen clinique ne doit avoir pour but de provoquer un plaisir ou une excitation d’ordre sexuel.

De plus, j’ai écrit auparavant à l’ordre des médecins pour poser la question soulevée dans cette trace d’apprentissage (voir annexe). Leur réponse a été : « En dehors de ce cadre, cela ressort de la vie personnelle du médecin et l’Ordre des médecins n’a pas à en connaître. »

On pourrait donc conclure que seuls l’intrusion d’attouchements d’ordre sexuel dans le cadre de l’exercice de la médecine sont interdits, mais pas les relations qui pourraient avoir lieu en dehors du cadre strict de cet exercice.

Il demeure cependant un flou car ce même rapport de l’Ordre (2) recommande d’ « éviter même une relation intime avec un ancien malade sur lequel le médecin dispose d’indications anciennes d’ordre professionnel (cependant une authentique relation amoureuse peut émerger entre un soignant et un soigné : le soigné doit alors être pris en charge par un autre soignant) »

Ce rapport est également introduit en faisant une référence à Mme Bovary qui rencontre son futur mari lors de soins médicaux que celui-ci prodigue à son père. Nous ne sommes pas du tout ici dans le cadre « strict » de l’exercice médical (en effet le Dr Bovary devient un ami de la famille, vient rendre des visites de courtoisie à son ancien malade remis et tombe amoureux de sa fille. A aucun moment il ne la soigne).

Conclusion :

Les rapports ou attouchements profitant de la consultation médicale pour abuser un patient (consentant ou non) sont formellement interdits par l’ordre des médecins.

Les liaisons amoureuses avec une personne rencontrée lors de l’exercice médical sont délicates : pas officiellement punies, mais pouvant cependant être fondées sur de « mauvaises » bases, et il est alors recommandé de confier le patient à un autre médecin.

Il est souhaitable d’éviter autant que possible une excitation d’ordre sexuelle liée au patient. Cependant elles ne sont pas évitables par la seule volonté et il est nécessaire d’en prendre conscience afin de mieux les contrôler.

Et comme le rappelle la version originale du serment d’Hippocrate (7), mais pas la version actuelle :

« Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. »

D) BIBLIOGRAPHIE

1. Maïmonide. Prière médicale. 1783;

2. Rapport de l'Ordre National des Médecins. Hoerni B. Pratique médicale et sexualité. 2000.

3. Jeammet P, Reynaud M, Consoli S. La relation médecin-malade. Dans: Psychologie médicale. p. 309–10.

4. Freud Sigmund. Remarques sur l’amour de transfert. Dans: Oeuvres complètes.

5. Rapports sexuels et déontologie médicale. - Droit et santé - FORUM Santé [Internet]. [cité 2011 sept 26];Available from: http://forum.doctissimo.fr/sante/droits-sante/rapports-deontologie-medicale-sujet_1447_1.htm

6. Attouchement sur une patiente [Résolu] | Santé-Médecine [Internet]. [cité 2011 sept 26];Available from: http://sante-medecine.commentcamarche.net/forum/affich-288992-attouchement-sur-une-patiente

7. Serment d'Hippocrate. Version originale traduite par Emile Littré (1819-1861)



Annexe : Question à l’Ordre des médecins, par email écrit le 4 août 2011:

« Bonjour,

actuellement interne en médecine générale à Paris, je me pose une question à laquelle vous pourriez peut-être me répondre.
Il y a une "rumeur", qui consiste à dire qu'il est interdit (légalement? par le code de déontologie?) d'avoir des relations amoureuses ou sexuelles ou autre de ce genre avec une personne rencontrée dans le cadre de l'exercice professionnel: avec un patient en somme. Et cela pour les infirmières, les médecins ou tout autre personnel de soignant.
Est-ce vraiment le cas? Si oui, y a-t-il un texte qui pourrait faire référence, et quels seraient les risques encourus?
Merci d'avance pour votre aide.

nom prénom

Réponse

« Objet : pratique médicale et sexualité

Madame,

En réponse à votre courrier télématique du 4 août 2011, je vous invite à prendre connaissance du rapport adopté le 15 décembre 2000 par le Conseil national de l’Ordre des médecins : « Pratique médicale et sexualité ».

En dehors de ce cadre, cela ressort de la vie personnelle du médecin et l’Ordre des médecins n’a pas à en connaître.

Si vous l’estimez nécessaire, vous pouvez saisir de cette situation le Conseil départemental de l’Ordre des médecins au Tableau duquel le médecin est inscrit.

Veuillez agréer, Madame, l'expression de ma considération distinguée. »

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