Bulletins Officiels de l’Education Nationale
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| Histoire lycée. « Restauration et Révolution en France 1815-1848, (Seconde) Le candidat prend courageusement à bras-le corps un sujet au libellé qui pourrait surprendre au premier abord. Une introduction assez longue (8 minutes) mais nécessaire définit précisément les notions de Révolution, de Restauration et souligne finement les ambiguïtés chronologiques de la question posée (l’année 1815 doit-elle être vue comme le début de la 2e Restauration où le moment d’un premier bilan des acquis révolutionnaires ? ; l’année 1848 doit-elle être étudiée en elle-même ou est-elle juste la borne chronologique finale du sujet ?). La bibliographie, judicieusement choisie, est commentée avec justesse en soulignant combien il y a eu, au fil du temps, des regards différents sur la période. La partie scientifique, solide, parvient à montrer la continuité politique et sociale des régimes qui se succèdent tout en soulignant ses ambiguïtés (consensus sur certains acquis incontournables comme le droit de vote, mais tentatives de retour à l’ordre ancien sous Villèle) et les soubresauts révolutionnaires qui en découlent (révolution de 1830, émeutes en 1832, 1834 et 1839 etc.). La transposition pédagogique s’appuie sur plusieurs documents iconographiques incontournables (images des différents rois et de la symbolique qui les entoure) et de quelques extraits de textes (Charte etc.) afin de dégager les éléments didactiques fondamentaux (apprentissage limité mais réel d’un embryon de démocratie parlementaire). L’entretien avec le jury permet de tester à la fois les connaissances globales du candidat sur la période (définition des courants politiques, de l’Adresse des 221, contenu des grandes lois sur la presse, le vote, etc.) et aussi de vérifier quelques points passés sous silence lors de l’exposé (le rôle de Guizot, la symbolique du drapeau bleu blanc rouge, etc.) » (Rapport 2007) « La Seconde République en France, (classe de Première) Le candidat commence par présenter sa bibliographie. Celle-ci comporte les ouvrages de base sur la question et, dès cette introduction, il précise qu’il réfléchira sur deux échelles de temps : le temps court avec l’ouvrage notamment de Maurice Agulhon (1848 ou l’apprentissage de la République) et le temps long avec, en particulier, l’ouvrage de François Furet (La Révolution de 1770 à 1880). La problématique énoncée est la suivante : la Seconde République avait-elle une chance de stabiliser la vie politique et comment expliquer une si courte existence ? Ensuite avec beaucoup d’aisance et de conviction, le candidat développe le plan en trois parties annoncé : I – L’état de grâce ? (février-avril 1848) 1- La question du suffrage universel 2- Deux universalismes (social et démocratique) 3- La mystique de l’héritage de la Révolution française II – L’Etat transitoire ? La république bourgeoise et réactionnaire (mai1848-décembre 1851) 1- Les élections à La Constituante 2- La fracture de juin 1848 3- L’élection de L.N. Bonaparte III – Le coup d’Etat : symbole de l’impossible stabilisation républicaine. 1- Le blocage institutionnel 2- Le populisme de L.N. Bonaparte 3- Une lutte des classes ? Pendant son exposé, le candidat met en permanence en relation les deux temps évoqués dans son introduction : temps court et temps long. Il se réfère à une iconographie riche qu’il étudie avec finesse en la mettant en parallèle avec celle de la Révolution française. Il sait parfaitement distinguer les ruptures que représente la Seconde République et situer les groupes sociaux dans leur évolution vis-à-vis de la construction du modèle républicain au cours du XIX e siècle. La partie pédagogique est pertinente. Le candidat précise bien qu’en Première, il ne s’agit pas d’étudier la Seconde République pour elle-même mais comme moment de la recherche d’un régime politique stable tout au long du XIX e siècle. Sa problématique pour les élèves se résume à la question suivante : quel régime peut assurer la stabilité politique ? La classe est divisée en 3 groupes, chaque groupe travaillant sur un document iconographique à partir d’un questionnement. Pour cela il utilise les documents analysés dans son exposé scientifique et son objectif est de mettre en évidence les ruptures, les enjeux sociaux et le comportement en particulier d’un groupe social (l’électorat du monde rural). Lors de l’entretien le candidat répond d’une manière satisfaisante aux questions posées notamment sur le “ populisme ” de Louis-Napoléon Bonaparte. Tout au long de son exposé, le candidat a montré une réelle prise de distance par rapport au sujet et a été capable de mettre les événements en perspective. » (Rapport 2004) Arnaud Clermidy, mars 2009 1 Ce rapport est en effet largement repris dans les rapports successifs de 2007 et 2008. 2 Au moment où j’écris ces lignes (mars 2009) le rapport 2008 n’est toujours pas paru sur le site SIAC mais il l’est dans Historiens et Géographes (n°404 octobre-novembre 2008). En fait, ce rapport (en ce qui concerne les épreuves orales) est volontairement rédigé de façon beaucoup plus synthétique que les précédents et renvoie explicitement à la version de 2007 : « Le rapport de l'année 2008 reprend largement celui de l'année 2007, qui reste bien sûr toujours d'actualité. Les auteurs ont néanmoins souhaité, sous une forme volontairement plus synthétique, réaffirmer quelques principes fondamentaux, indispensables à la réussite de cette épreuve difficile » (Rapport 2008) 3 C’est moi qui souligne. |
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