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« Comment en finir avec l’échec scolaire : les mesures efficaces » Projet de rapport national de base de la France Présenté par Mme Catherine Moisan Inspectrice générale de l’éducation nationale Dans le cadre de l’activité de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Juin 2011 REMERCIEMENTS Le projet de rapport national de la France a été réalisé dans le cadre de l’activité du Comité des politiques d’éducation de l’OCDE intitulée « Comment en finir avec l’échec scolaire » selon un plan en deux parties, défini par l’OCDE :
Il servira notamment de base à une analyse comparative de l’OCDE sur les moyens d’action pouvant contribuer à lutter contre l’échec scolaire et à réduire les inégalités. Cette analyse s’appuiera également sur les 8 autres rapports des pays ou provinces ayant participé à l’activité : Autriche, 4 provinces du Canada (Manitoba, Ontario, Québec, Yukon), Espagne, Grèce, Irlande, Pays-Bas, République Tchèque et Suède. La publication du rapport comparatif international est prévue en fin d’année 2011. La rédaction de ce rapport a été coordonnée par Mme Catherine MOISAN, inspectrice générale de l’éducation nationale, avec l’appui d’un comité consultatif composé d’experts du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. La composition de ce comité consultatif était la suivante :
La coordination de cette activité avec l’OCDE et du comité de pilotage à été assurée par : Mme Nadine PROST, chargée de mission pour l’OCDE à la direction des relations européennes, et internationales et de la coopération (Département des affaires communautaires et multilatérales) RESUME ANALYTIQUE
Le système éducatif français comprend trois niveaux :
Les parcours sont communs à quasiment tous les élèves jusqu’à la fin du collège où se situe le premier « palier d’orientation ». Cette orientation s’appuie sur les vœux des familles et sur la décision du « conseil de classe » au vu des notes obtenues. 55% des élèves poursuivent alors leurs études dans un lycée général et technologique dont la finalité est l’entrée dans l’enseignement supérieur, 38% des élèves poursuivent dans la voie professionnelle (lycée ou apprentissage) dont la finalité est l’insertion professionnelle et 6% redoublent. Depuis 1985, les collèges et les lycées publics sont des « EPLE » établissements autonomes dotés de personnalité morale et d’autonomie financière. Ce n’est pas le cas des écoles qui, en France, n’ont pas d’autonomie. L’enseignement privé scolarise 13% des écoliers et 21% des collégiens. Afin de compenser les inégalités entre établissements (notamment dans les grandes zones urbaines), une politique d’éducation prioritaire existe depuis 30 ans, visant à donner plus de moyens aux écoles et collèges qui en ont le plus besoin. Du point de vue de l’efficience et de l’équité, le système français présente les caractéristiques suivantes :
Aujourd’hui, 16,6% des jeunes de 20 à 24 ans n’ont aucun diplôme, ils sont 21% parmi les enfants d’ouvriers et d’employés et 8% parmi les enfants de cadres et d’enseignants. 65,7% des jeunes de 20 à 24 ans ont un diplôme d’enseignement supérieur ou le baccalauréat, ils sont 55% parmi les enfants d’ouvriers et d’employés et 82% parmi les enfants de cadres et d’enseignants.
La France connaît donc un nouveau défi pour améliorer l’équité et lutter contre l’échec scolaire. Les principales causes sont de nature externes ou internes au système :
Il convient d’ajouter que, comme tous les pays européens, la France s’efforce de maîtriser les dépenses publiques. S’ajoute donc aux défis précédents des questions majeures telles que l’optimisation des ressources, l’acceptation de priorités pour ceux qui sont en difficulté la capacité à réformer dans une période de moyens contraints.
Pour faire face à ces défis, la France a défini plusieurs objectifs, dont certains sont communs à l’Union Européenne :
Plusieurs réformes sont actuellement en cours afin d’atteindre ces objectifs. En premier lieu, la mise en place d’un « socle commun » de connaissances et compétences est en cours à l’école et au collège. Il s’agit de passer enfin à une évaluation différenciée et personnalisée de l’acquisition des compétences par les élèves, avec des paliers, et d’améliorer la cohérence des progressions pendant les 9 années de scolarisation de base. En second lieu, deux réformes majeures concernent le secondaire supérieur. :
En troisième lieu, la politique d’éducation prioritaire évolue à la rentrée 2011. Elle se compose des écoles et établissements scolaires inscrits dans le programme ECLAIR (écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), piloté au niveau national, et des réseaux de réussite scolaire, pilotés au niveau académique. Le programme ECLAIR concerne 325 établissements (297 collèges et 28 lycées) ainsi que les écoles de leur secteur (plus de 2100). Ces établissements et écoles pourront développer des innovations en matière pédagogique, éducative, et dans la gestion des ressources humaines : création d’écoles du socle commun, personnalisation des parcours d’apprentissage, renforcement des liens entre pédagogie et vie scolaire, amélioration du « climat scolaire », personnalisation de la gestion des ressources humaines, contractualisation avec les autorités académiques. Enfin, afin de lutter contre le décrochage scolaire, des plateformes de suivi et d’appui aux jeunes qui sortent prématurément de formation initiale se mettent en place. Ces plateformes bénéficient d’un système d’information unique permettant de mieux repérer ces jeunes qu’ils décrochent en lycée, en apprentissage ou en lycées agricoles. Elles regroupent tous les acteurs (établissements scolaires, centres de formation d’apprentis, missions locales pour l’emploi, collectivités territoriales). Elles doivent permettre une prise en charge rapide et adaptée des décrocheurs en leur offrant une « seconde chance ». PARTIE 1 : MESURES ET PRATIQUES VISANT À LUTTER CONTRE L’ÉCHEC SCOLAIRE |