1.4 Marché de la demande Seront examinés le budget, les modes d’usage et les recharges de crédits. 1.4.1 Budget Plusieurs études ont démontré que les ménages pauvres effectuent des dépenses relativement très élevées pour leur besoin de communication mobile. Ce poste représente pour la plupart des utilisateurs de ces pays une dépense incompressible. De 2118 FCFA12 au Mali contre 3327 F CFA au Sénégal en 2012. La différence de 57% sera analysée empirique pour déterminer son impact sur la pénétration du mobile dans les deux pays.
1.4.2 Mode d’usage Dans les deux pays, la téléphonie mobile est un produit de grande consommation et un bien d’expérience dont la qualité ne se révèle qu’avec l’usage. Même pour les populations pauvres, le téléphone mobile est devenu un marqueur de l’identité de l’individu. Dans les communautés rurales au Mali comme au Sénégal, l’usage du mobile est dédié à la réception d’appels surtout en provenance des parents immigrés. Le téléphone est très peu utilisé pour appeler mais beaucoup plus pour recevoir des appels. Le phénomène de bip est très répandu dans ces milieux. Selon Dibakana (2002, p. 146) et Chéneau-Loquay (2010, p. 108), le bip est un signal d’une sollicitation d’appel.
En définitive, dans ces deux pays, l’usage est généralement collectif en milieu rural et individuel en milieu urbain et péri urbain. Il n’existe véritablement pas de différences dans les modes d’usage au Mali et au Sénégal, et donc ce facteur ne peut pas justifier l’écart de pénétration entre les deux pays.
1.4.3 Recharges de crédit Au Mali comme au Sénégal, les recharges se font principalement par carte et par transfert électronique. Au Sénégal, la tendance est au développement des recharges électroniques et par mobile paiement. Cependant, ce facteur ne pas expliquer l’écart de pénétration dans les deux pays. En résumé, certains facteurs pourraient expliquer cet écart entre les deux pays, le réseau électrique, le budget et la distribution respectivement issus des aspects sectoriels, du comportement du consommateur et du comportement de l’offre. Une analyse empirique plus poussée va nous permettre d’apprécier leur impact sur la pénétration de la téléphonie mobile dans les deux pays. Pour étayer notre analyse, nous allons procéder à une revue de la littérature sur les déterminants et les facteurs explicatifs de l’adoption de la téléphonie mobile en Afrique.
Revue de la littérature
Nous examinerons une théorie intégratrice de l’adoption et l’usage des technologies et des théories spécifiques à notre terrain l’Afrique.
La théorie unifiée de l’acceptation et de l’utilisation de la technologie (TUAUT) Ce modèle a été initialement développé pour expliquer l'acceptation et l'utilisation des technologies. Venkatesh et al.(2003, p.447) ont effectué un test simultané de 32 construits issus de huit modèles théoriques de la TAR, du MAT, du modèle motivationnel (MM), de la TCP, du modèle d’utilisation d’un PC (MUPC), du modèle combiné du MAT et du TCP (C-MAT-TCP), de la TDI et de la théorie cognitive et sociale (TSC).
Cinq construits de la TUAUT ont été présentés et définis par Venkatesh et al. comme antécédents de l’usage d’une technologie : la performance attendue; l’effort attendu ; l’influence sociale; les conditions de facilitation; l’intention comportementale.
Les travaux de recherche d’Alaiad et al.(2013, p. 194) ont approuvé la conformité et la consistance de la TUAUT. Une version plus récente, développée par Venkatesh, et al.( 2012, p.160) intègre d’autres construits comme la motivation hédonique, la valeur et l'habitude afin d'adapter la TUAUT au contexte d'utilisation des technologies par les consommateurs. Nous adopterons dans le cadre de cet article, la version initiale de la Théorie Unifiée de l’Acceptation et de l’Utilisation de la Technologie (TUAUT).
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